La Fusion pour tous

La Fusion c’est pour dans trente ans et ça le sera toujours…

Suite de l'article précédent, lire l'article "La grande foutaise des énergies renouvelables II"

Je ne suis pas un scientifique et si je me permets d'ironiser ici sur un sujet aussi pointu que la fusion thermonucléaire c'est qu'il y a dans mon article un léger contenu philosophique, or la philosophie appartient à tout être humain muni d'un cœur et d'un cerveau. Toute ma critique ne vise que le projet en lui même qui est aussi politique que scientifique. En aucun cas je ne me permettrai de mettre en doute la valeur du travail des scientifiques qui bûchent sur ce projet pharaonique et inimaginablement pointu. Ces gars-là sont des cadors avec des cerveaux grands comme ça et je leur voue le plus grand respect. S'ils ont embarqué dans le plus grand projet d'éléphant blanc de l'Histoire moderne cela ne met pas en cause leur valeur personnelle ni celle de leur travail. Ce point de vue n'engage que moi et je suis entièrement ouvert à toute critique intelligente.

ITER va s’inscrire dans la lignée de la pyramide de Khéops, de la Sagrada Familia de Barcelone, de la Germania d’Hitler et Albert Speer, du Parlement de Bucarest et les écraser tous… De tous temps les Hommes ont voulu mordre plus gros qu’ils ne pouvaient mâcher...

Quelques rappels pour commencer: L'Interaction Nucléaire Forte permet à des protons de se coller et de rester collés pour former un atome de ci ou de ça mais ça ne marche que quand les protons sont très proches. Avant d'arriver à cette proximité où ils peuvent enfin se tenir par la barbichette il faut d'abord qu'ils traversent une formidable barrière: La Force Electromagnétique qui les fait se repousser,  étant de même charge + ET C'EST LA QUE CA COINCE. On y parvient avec la bombe à hydrogène (qui n'est autre qu'un sandwich d'hydrogène lourd sous la forme provisoire de lithium-6 entre deux bombes atomiques): On déclenche un enfer ponctuel sur lequel on n'a plus aucun contrôle, on court vers les abris et on prend des photos pour les cartes postales. Totalement empirique et non pilotable. Les deux blocs d'uranium fissile sont les bougies d'allumage c'est dire... Collez deux atomes d'hydrogène lourd (deutérium et tritium) et vous obtenez un atome d'hélium et un neutron libre (Hélium: gaz inerte non radioactif qu'on met dans les bouteilles des plongeurs et dans les ballons des enfants au bout d'une ficelle) Créer un TOKAMAK pour faire du gaz à ballon ça fait tout de même un peu cher...? Humm... L'hélium c'est le sous-produit, pas le but: L'atome d'hélium résultant de cette fusion pèse un peu moins lourd que les deux atomes d'hydrogène qui lui ont donné naissance. On s'est fait avoir? Où donc est passée cette masse manquante? TADAH! C'est là que les Athéniens s’atteignirent et que ça devient vraiment intéressant : Cette masse a à jamais disparu, elle s'est transformée en énergie. En une énergie phénoménale. Tout le monde connaît la formule que Tonton Albert un jour écrivit au tableau noir: E=Mc², cette fois ci on y est pour de vrai! De l'énergie gratuite ou presque à ne savoir qu'en faire! La fin de nos soucis énergétiques et de nos angoisses climatiques! Le nirvana, le paradis sur terre à portée de main, dansons la samba!

Sauf qu'il va falloir se calmer... Vaincre la force électromagnétique au niveau atomique est pratiquement impossible et n'existe pas dans la nature. Tous les projets de Fusion vont contre la nature. Oui, dans le cœur des étoiles il y a fusion naturelle, je sais... dans le cœur des étoiles...

Recréer le centre du soleil sur Terra Nostra est impossible et le sera toujours. Seule la masse donc la force gravitationnelle colossale du soleil peut contenir une (relativement très petite) réaction de fusion en son centre l'empêchant de se dissiper dans l'espace et de s'éteindre comme un pétard mouillé. A jamais non reproductible sur terre.

On essaie alors de confiner la réaction dans un plasma contenu par des champs magnétiques colossaux. Ce sont les JET, TOKAMAK en tous genres et autres gros jouets pour adultes, on s'y amuse beaucoup, on y fait un tas de découvertes mais on ne bricole sérieusement que des particules et des fusions de quelques microsecondes et cela depuis déjà des décennies et aucun n’a rendu plus d’énergie qu’il n’en a consommé. J’appelle cela de la mauvaise technologie. (J'ai bien dit que je faisais ici de la philosophie pas de la science). Pourquoi? Parce qu'il n'y a pas de progression logique dans cette construction mais au contraire un empilement presque infini de contradictions et de corrections. On lutte contre la physique, on rame contre le courant du début à la fin s'il devait y avoir une fin, au prix de difficultés inouïes.... Par comparaison, les réacteurs à fission (Uranium 235) fonctionnent sur un principe simple et naturel. On y favorise la tendance naturelle des éléments radioactifs à se dégrader en libérant de la chaleur: On nage avec le courant. On bourre une cocotte minute avec de l'uranium 235 jusqu'à obtenir une masse critique que l'on contrôle avec des barres-écran qu'on monte et qu'on descend. La chaleur produite est récupérée et transportée par de la vapeur pour faire de l'électricité suivant une technologie de type 19e siècle. Un enfant de 11 ans qui lit "Science et Vie" comprend tout ça.

Porter des plasmas à 150 million de degrés demande entre autres difficultés une énorme quantité d'énergie exprimée en Gigawatts. La presse de vulgarisation nous manipule en focalisant seulement sur les retours positifs du plasma, omettant systématiquement de mentionner l'investissement total en énergie dans le réacteur. Dire que ITER donnera dix fois plus d'énergie qu'il en demandera est un mensonge par dissimulation. Les problèmes annexes à résoudre sont énormes, comme ces neutrons qui sont absorbés par les parois du torus et les transforment en éléments radio-actifs ou ces électro-aimants gigantesque qui doivent être refroidis à presque le zéro absolu autour d’une chambre où s’agite un plasma à 150 million de degrés… La seule chose qui aujourd'hui se rapproche d'une dimension "nucléaire" c'est le coût proprement astronomique de ITER qui lui va se chiffrer en dizaines de milliards... Bien que réparti sur un nombre de pays, cet argent pourrait aussi résoudre des problèmes plus immédiats pour leur population voire investir dans le Thorium, technologiquement bien plus accessible . Et ce seront encore les bons Français champions des payeurs d'impôts toutes catégories qui assureront son démantèlement car il ne servira à rien d'autre qu'à la deuxième étape de la recherche fondamentale sur le sujet sans aucun débouché pratique au programme. La course à la Fusion c’est la course à l’Eldorado d'Orellana et ça finira pareil.