Hommes de paix, hommes de guerre

Je reconnais un gentleman quand j’en vois un. C’est si rare et c’est si beau. Je veux parler d’un grand chef d’orchestre, pianiste et homme de paix. Je le connaissais comme musicien depuis ma jeunesse, chez mon père on écoutait plutôt de la musique classique. Ce n’est que dans les années 2006 ou 7 lors de rediffusions par ABC radio (Australian Broadcasting Commission) de ses conférences (Reith Lectures pour la BBC) que j’ai découvert aussi un humaniste, un être d’une intelligence percutante, un monsieur épris de paix et de justice. Très concerné par la situation en Palestine ne forma t il pas en 1999 son fameux orchestre West Easter Divan composé basiquement d’Israéliens Juifs et d’Arabo-Musulmans démontrant ainsi qu’à une petit échelle, la paix n’est pas mission impossible. Né en Argentine, enfant émigré en Israel avec ses parents, tout le monde avait compris, il s’agit de Daniel Barenboim, l’homme au sourire rare, musicien d’envergure internationale. Non ce n’est pas un de ces do-gooders sans gluten, zero carbone à la sauce d’aujourd’hui. Lui il parle et il agit.

Pourquoi parler de lui aujourd’hui dans mon blogue? Parce que la semaine dernière j’ai pensé à lui. Peut être ai-je rêvé, je l’ai imaginé les deux coudes sur la table, le visage caché dans ses mains pour pleurer.

Il existe en Israel comme dans le reste de la Palestine, j’en suis convaincu une majorité de gens fatigués au delà des mots de cette guerre de cent ans, des gens normaux qui ne veulent que la paix. Je me souviens d’une interview il y a longtemps, d’un jeune Gazaoui qui disait “moi, mon ambition n’est pas de reconquérir Israël, je veux juste un lopin de terre pour y cultiver des courgettes et vivre normalement.” Objectif : Vivre, ambitions : Courgettes. Cela m’avait beaucoup impressionné. Dans un état Juif, Tel Aviv est une ville pratiquement laïque. S’y côtoient costard-cravates, jeans délavés et jupes courtes. Objectif? Boire un Pernod à la terrasse d’un bistrot en regardant la mer. La paix, la vraie ne semble qu’à une encâblure mais de paix point car Israel est empoisonnée par son extrême droite qui influence la politique depuis 40 ou plus. La religion s’en mêle car les Juifs ultra-orthodoxes préfèrent au final la guerre à la paix. Ils ont tué Isaac Rabin qui avait conclu une paix avec l’Egypte.

De l’autre côté c’est la même histoire. Le Hamas, les fanatiques Musulmans, les extrémistes entretiennent un climat d’insécurité en Israel en balançant ici et là, de temps en temps une volée de fusées maison sur la population civile. Ils ne veulent d’aucune paix. Entretenir la peur c’est assurer que la populace votera encore et encore pour l’extrême droite. Ces gouvernements répliqueront aux tirs de roquettes par des frappes disproportionnées qui feront des centaines de morts chez eux mais c’est exactement le but recherché. Vieille tactique : Les résistants français ne croyaient aucunement faire partir les Allemands en faisant dérailler un train ou en tuant un officier de la Wehrmacht ! Ils savaient que la répression serait sans commune mesure et que les atrocités commises contre notre peuple finirait par galvaniser un maximum de français pour entrer en lutte contre l‘occupant. Les Musulmans radicaux veulent une guerre totale et l’anéantissement de l’état d’Israel. Les Frères Musulmans Egyptiens n’ont ils pas parallèlement assassiné Saddate l’homme qui avait conclu la paix avec Rabbin ? C’est la guerre des extrêmes avec au milieu, les otages, hommes, femmes, enfants et vieillard des deux coté. Si j’étais quelque chose dans cette affaire, je me dirais « sioniste modéré ». Sioniste parce que pour moi il est hors de question de remettre en cause l’état d’Israel, les progroms, les holocaustes ça suffit comme ça. Modéré parce que je désapprouve la colonisation systématique des territoires occupés. Bien sûr, l’état d’Israel peut être vu comme une injustice historique mais c’est aussi à mon avis une punition historique. Amin Al Hosseini le grand Mufti de Jérusalem n’avait il pas pactisé avec Hitler pour faire exterminer les Juifs de Palestine ? Hassan Al Banna et ses Frères Musulmans n’ont ils pas recruté pour les Waffen SS parmi leurs fidèles ? Les Arabes de l’époque ont pactisé avec le diable contre les Juifs et les Anglais. Tout se paie et l’histoire appartient aux vainqueurs. Les Israéliens ne partiront pas plus de Palestine que les Australiens ne rendront leur continent aux Aborigènes. La paix n’est pas pour autant impossible. Daniel Barenboim a réuni des gens qui de toutes manières ne se battaient pas ni ne se haïssaient. Néanmoins le symbole est puissant et son engagement des plus nobles. Comme disent les Anglais : Il y a toujours un liseré d’argent bordant les nuages les plus noirs. Même  peut être au Moyen Orient?...