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PrÉSentation

  • : le blog "projetfranceville" par Frogmobile
  • : Sujet d'origine: auto-construction (owner-builder, construction d'un domaine "one man show" Aujourd'hui je ne construis plus, plutôt un blog personnel. N'oubliez pas de lire mes "Pages" (Mon grain de sel) en haut à droite
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7 octobre 2021 4 07 /10 /octobre /2021 14:17


Les "emmerdes" c'est comme la marée.. Il y a des flux et des reflux, des périodes d'équinoxes et de solstice... En ce moment c'est l'équinoxe tout est calme tout est égal. Mes récents pompages d'eau (de la rivière) se sont fait sans histoires, comme dans un rêve. Les possoms perceurs de tuyaux sont partis se faire voir ailleurs, moteurs et pompes tournent comme de l'horlogerie suisse... 
Aujourd'hui j'ai fait du biodiesel, un batch de 200 litres. Là aussi, on dirait que les planètes sont en ma faveur. J'ai bien noté d'ailleurs la position de Jupiter et de Saturne pratiquement au Zénith le soir, tout va bien. (Mais mon gros télescope a besoin de ré-argenter les miroirs!) A Wog Hill en ce moment la vie semble enfin être un long fleuve tranquille. 
A trois heures de l'après midi je suis allé me baigner à la rivière, le temps que la glycérine se sépare du methyl ester, ça prend une heure ou un peu plus. Là m'attend la fraîcheur enfin à l'ombre des grands arbres, la baignade, et ensuite la lecture sur mon smartphone ou ma Kindle. Moments de paix intense, de silence, je ressens alors toute la bienveillance de  cette nature aux mille facettes parfois cruelle,  une impression de  sécurité sereine loin des hommes et de leur bruit. Je ferme les yeux et je vois alors des gratte-ciels à perte de vue, Hongkong, Sao Paulo, Villetaneuse... J'ai du mal à croire que des gens vivent dans des cubicles de 45m² à cent mètres du sol et que leur espace personnel s'arrête comme ça brusquement dès qu'ils passent leur porte d'entrée. Dehors c'est le public, l'inconnu ou bien une zone impersonnelle jusqu'à la porte cochère qui donne sur la rue, espace semi protégé par un code numérique... J'ai vécu comme ça toute mon enfance dans un appartement minuscule -minus le code d'entrée- avec ma mère. Un mauvais souvenir. "Les villes sont des catastrophes pour les enfants" vient de dire Michel Onfray dans son débat avec Zemmour...  A Boulogne Billancourt tout était laideur et ma vie puait la mort, l'ennui et le travail scolaire. La vie n'avait aucun sens et je n'apportais aucune joie à mes parents. Mes résultats au lycée Claude Bernard étaient médiocres. Les quatre années précédentes j'étais à St Nicolas en internat chez les Frères. Mes parents séparés étaient de bons parents car ils ne voulaient que mon bien. Ils tenaient les bons codes et les bonnes valeurs et ne m'ont jamais emmerdé avec leurs problèmes d'adultes. Ils m'ont préservé avec talent.  Par contre leurs méthodes d'éducation dataient du 19e siècle et ils étaient aussi  psychologues envers la jeunesse qu'un mur de brique. Je n'avais ni frères ni soeurs et aucun copain en dehors du périmètre scolaire. Quant aux copines n'en parlons même pas...
A trente ans quand on me demandait pourquoi j'allais vivre en Australie je répondais "parce que là bas les plages sont à ma dimension". Aujourd'hui mon lopin fait 60 hectares mais mon espace de liberté se compte en Km². J'ai payé ce terrain le prix d'une grosse voiture neuve. Une montagne et une rivière pour moi tout seul. "Franceville". J'y ai beaucoup travaillé mais investit peu en argent "fiduciaire". Je ne suis ni riche ni pauvre, ce qui encore me délivre des charges et lourdeurs de la condition des uns et des autres. Même si j'étais pauvre comme Job, je serai encore riche de cette nature où j'ai un accès privilégié et illimité. Quand je travaillais l'or sur la Palmer ou la Mitchell avec ma dredge j'avais cette impression déjà d'être "home" chez moi d'un horizon à l'autre puisqu'il n'y avait personne d'autre, je pouvais flinguer des cochons noirs, manger des écrevisses jusqu'à plus-faim sans jamais avoir de comptes à rendre à personne. La paix, l'air pur, l'espace, le temps ça n'a pas de prix, ça n'est pas chiffrable. Ici il fait toujours beau, sauf quand il pleut trois semaines par an. Il ne fait jamais froid. Ma rivière c'est aussi ma protection, mon refuge à 1 h de l'après midi contre "Marcel" qui me veut du mal.  Ma colline c'est là où j'habite, où je goûte des soirs et des nuits de fraicheur sous la Croix du Sud. 


 

 

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